De Robien et la globale
Mercredi 7 décembre.
Ca y est, enfin, nous connaissons LA cause de la dyslexie.
Au passage, il semble bien confondre "échec scolaire" et "dyslexie" ce qui est pour le moins abusif.
Merci M. De Robien (au fait, vous avez noté la quantité de nobles au pouvoir depuis que nous avons fait la révolution, ceci explique sans doute pourquoi "c'était tellement mieux avant...")
Notre exceptionnel ministre a désigné le coupable: la méthode globale; et prononcé la sentence: bannissement définitif, ce qui est d'ailleurs le cas depuis plus de cinquante ans...
D'ailleurs, selon lui les orthophonistes le disent (euh!) Quels orthophonistes? Tous? Voilà qui serait bien étonnant, que nous soyions TOUS d'accord.
En lisant les divers articles publiés récemment sur cette question polémique, il semble que le "conseiller" du ministre soit Mme Ouzilou, que je ne connais qu'à travers son ouvrage (la vraie-fausse épidémie) et qui possède certainement toutes les qualités que nous nous reconnaissons, mais qui ne me semble pas devoir être considérée comme la seule référence professionnelle sur ces problèmes.
Autre question qui me taraude: si la dyslexie est d'origine neurologique, comme l'affirment neuropédiatres et neuropsychologues et que, donc, elle préexiste à tout apprentissage, comment une méthode de lecture peut-elle causer la dyslexie?
On voit bien que l'argument ne tient pas.
Enfin, M. De Robien affime détenir sur son bureau "une étude très complète et inédite, fruit de 30 ans d'observation, dont les conclusions sont sans appel: "dans tous les cas, les résultats sont meilleurs dès lors que l'apprentissage se fait grâce à des séquences et non grâce à des associations de mots..." (le parisien, aujourd'hui en France jeudi 8 décembre pages 10 & 11).
Mais, il me semble que lorsqu'un haut responsable détient une information pareille, qui va à l'encontre de tout ce que nous avons pu lire jusqu'à présent, il FAUT qu'il la publie. Si elle reste confidentielle c'est, soit qu'elle n'est pas si sérieuse, soit que....
Tous les travaux que j'ai pu lire (mais je ne prétends pas à l'exhaustivité, même si je suis très curieux et un peu insomniaque) montrent qu'il n'y a pas d'effet méthode, puisque les avantages de l'une à un certain moment tendent à s'atténuer au fil du temps et que les résultats peuvent même s'inverser.
Dans tous les cas, les méthodes "expérimentales" paraissent avoir une meilleure efficacité, mais il est probable qu'il s'agit là d'une différence d'implication entre maîtres "traditionnels" et maîtres "expérimentaux".
Il semble donc que les causes d'échec, hors cas de pathologies avérées, soient davantage liées aux maîtres qu'aux méthodes. M. De Robien oserait-il dire ceci?
Il est permis d'en douter tant ce discours est politiquement incorrect!
Donc toutes les têtes blondes, ou brunes, ou rousses passent à la méthode syllabique dès septembre.
Chouette, puisque bien sûr, vous comme moi n'avons jamais rencontré de déchiffreur même habile qui ne comprend rien à ce qu'il lit?
Moi j'en ai même trouvé une dans un concours d'entrée à l'Ecole d'Orthophonie
La seule méthode qui semble vraiment supérieure aux autres est celle basée sur l'expérience de la langue (Whole language approach, ou approche langage-expérience). Ce qu'en d'autres temps on aurait pu également appeler "méthode naturelle" (C. Freinet, par exemple).
Au fait, qu'en pense l'INRP? Après tout, ces chercheurs sont là pour donner leur avis sur ces questions, non?
Allez, un brin d'optimisme: on n'est pas près de manquer de boulot...
Bon, j'arrête là, je suis énervé pour le week-end, sans compter le nombre de questions de patients auquel je vais devoir répondre!
Ca y est, enfin, nous connaissons LA cause de la dyslexie.
Au passage, il semble bien confondre "échec scolaire" et "dyslexie" ce qui est pour le moins abusif.
Merci M. De Robien (au fait, vous avez noté la quantité de nobles au pouvoir depuis que nous avons fait la révolution, ceci explique sans doute pourquoi "c'était tellement mieux avant...")
Notre exceptionnel ministre a désigné le coupable: la méthode globale; et prononcé la sentence: bannissement définitif, ce qui est d'ailleurs le cas depuis plus de cinquante ans...
D'ailleurs, selon lui les orthophonistes le disent (euh!) Quels orthophonistes? Tous? Voilà qui serait bien étonnant, que nous soyions TOUS d'accord.
En lisant les divers articles publiés récemment sur cette question polémique, il semble que le "conseiller" du ministre soit Mme Ouzilou, que je ne connais qu'à travers son ouvrage (la vraie-fausse épidémie) et qui possède certainement toutes les qualités que nous nous reconnaissons, mais qui ne me semble pas devoir être considérée comme la seule référence professionnelle sur ces problèmes.
Autre question qui me taraude: si la dyslexie est d'origine neurologique, comme l'affirment neuropédiatres et neuropsychologues et que, donc, elle préexiste à tout apprentissage, comment une méthode de lecture peut-elle causer la dyslexie?
On voit bien que l'argument ne tient pas.
Enfin, M. De Robien affime détenir sur son bureau "une étude très complète et inédite, fruit de 30 ans d'observation, dont les conclusions sont sans appel: "dans tous les cas, les résultats sont meilleurs dès lors que l'apprentissage se fait grâce à des séquences et non grâce à des associations de mots..." (le parisien, aujourd'hui en France jeudi 8 décembre pages 10 & 11).
Mais, il me semble que lorsqu'un haut responsable détient une information pareille, qui va à l'encontre de tout ce que nous avons pu lire jusqu'à présent, il FAUT qu'il la publie. Si elle reste confidentielle c'est, soit qu'elle n'est pas si sérieuse, soit que....
Tous les travaux que j'ai pu lire (mais je ne prétends pas à l'exhaustivité, même si je suis très curieux et un peu insomniaque) montrent qu'il n'y a pas d'effet méthode, puisque les avantages de l'une à un certain moment tendent à s'atténuer au fil du temps et que les résultats peuvent même s'inverser.
Dans tous les cas, les méthodes "expérimentales" paraissent avoir une meilleure efficacité, mais il est probable qu'il s'agit là d'une différence d'implication entre maîtres "traditionnels" et maîtres "expérimentaux".
Il semble donc que les causes d'échec, hors cas de pathologies avérées, soient davantage liées aux maîtres qu'aux méthodes. M. De Robien oserait-il dire ceci?
Il est permis d'en douter tant ce discours est politiquement incorrect!
Donc toutes les têtes blondes, ou brunes, ou rousses passent à la méthode syllabique dès septembre.
Chouette, puisque bien sûr, vous comme moi n'avons jamais rencontré de déchiffreur même habile qui ne comprend rien à ce qu'il lit?
Moi j'en ai même trouvé une dans un concours d'entrée à l'Ecole d'Orthophonie
La seule méthode qui semble vraiment supérieure aux autres est celle basée sur l'expérience de la langue (Whole language approach, ou approche langage-expérience). Ce qu'en d'autres temps on aurait pu également appeler "méthode naturelle" (C. Freinet, par exemple).
Au fait, qu'en pense l'INRP? Après tout, ces chercheurs sont là pour donner leur avis sur ces questions, non?
Allez, un brin d'optimisme: on n'est pas près de manquer de boulot...
Bon, j'arrête là, je suis énervé pour le week-end, sans compter le nombre de questions de patients auquel je vais devoir répondre!